Vivian Suter

Intervieuw

- Comment commencez-vous vos peintures? Dessinez-vous d’abord? Et combien de temps vous faut-il pour obtenir ce que vous cherchez?
- J’essaie de rester aussi ouverte que possible. Je fais des esquisses, mais rarement dans un but précis. Je travaille sur différentes peintures en même temps. Parfois plusieurs à la fois. Mais j’interviens rarement sur un tableau une fois achevé. Même si je sens qu’il n’est pas parfait, j’essaie de le laisser et d’y revenir plus tard.
- Vous peignez à même le sol?
- Parfois. Mais le plus souvent contre un mur, dans mon studio extérieur, ou contre un arbre avec un châssis.
- On pourrait dire que la nature est votre atelier. Il faut grimper pour y arriver et une fois sur place, on a l’impression de devoir se trouver un petit coin pour pouvoir peindre… Comment parvenir à rester concentrée au milieu d’un jardin aussi vivant?
- Mon état d’esprit est assimilable à la méditation. Je suis dans une relation osmotique avec la nature en changement constant. Je pense que la mobilité se retrouve aussi dans mon travail.
- Êtes-vous surprise parfois par vos réalisations?
- Oui, j’aime beaucoup que la peinture me surprenne. Parfois, j’achève mes toiles alors qu’il fait déjà nuit. Je dois redescendre la montagne à la lampe de poche et attendre le jour suivant pour en voir le résultat.
- Quand vous êtes déçue, la toile est jetée?
- Non, je la mets de côté. Parfois, les plus mauvaises sont celles que je préfère le lendemain, en y revenant.